Turnover en entreprise : comprendre, réduire et optimiser

les solutions Assess Manager pour maitriser le turnover

Pourquoi le turnover est un indicateur stratégique

Dans presque chaque entreprise, le taux de turnover fait office d’indicateur avancé : il mesure la santé sociale, la robustesse du management et l’attractivité globale de l’emploi proposé.

Lorsqu’il est élevé, ce taux signale un risque financier et humain ; lorsque le taux est excessivement bas, il peut masquer une absence de renouvellement.

Pour une direction des ressources humaines moderne, réduire le turnover inutile tout en conservant une légère rotation du personnel est donc une priorité.

Qu’est-ce que le turnover ? Définition et enjeux

Définition simple du turnover

Le turnover représente le nombre de départs enregistrés dans une entreprise au cours d’une période donnée (souvent l’année) rapporté à l’effectif moyen sur cette même période. On parle aussi de taux de rotation ou de rotation du personnel.

Types de turnover

  • Volontaire : départs initiés par le salarié – démissions ou mobilités choisies.
  • Involontaire : départs décidés ou contraints par l’employeur – licenciements, ruptures anticipées, fins de contrat non renouvelées.
  • Fonctionnel : départs planifiés ou souhaités qui n’affectent pas la performance.

Enjeux pour l’entreprise

  • Un taux de turnover trop élevé génère des coûts de recrutement, de formation et une perte de talents clés.
  • Un turnover trop faible peut refléter une organisation figée, avec peu de mobilités internes, un déficit de renouvellement des compétences, ou un manque d’attractivité pour les profils dynamiques. À long terme, cela peut freiner l’innovation, limiter l’adaptabilité et générer un effet d’usure silencieuse.

Dans tous les cas, analyser la notion de turnover aide les équipes RH à calculer les risques et à prioriser leurs actions.

Les enjeux majeurs du turnover sont dans une forme de maîtrise : dynamisation par une rotation suffisante, pérennisation par la rétention du capital humain.

Calcul du taux de turnover : méthode et interprétation

Calcul du taux de turnover

Étapes

  1. Lister l’ensemble des départs (volontaires et involontaires).
  2. Établir l’effectif moyen : (effectif début + effectif fin) ÷ 2.
  3. Calculer le pourcentage.

Exemple commenté

Prenons une entreprise qui commence l’année avec 200 salariés et la termine avec 220. Sur 12 mois, elle recense 18 départs.

  • Effectif moyen : (200 + 220)/2 = 210.
  • Taux de turnover : (18/210)×100 ≈ 8,6 %.
    Cet indicateur se compare au taux moyen du secteur pour décider d’une éventuelle alerte interne.

Référentiels sectoriels

SecteurTaux moyenCommentaire
Hôtellerie-restauration60–70 %Marché saisonnier
Start-up numériques30–45 %Concurrence sur les talents
Industrie10–20 %Stabilité historique
Fonction publique< 10 %Sécurité de l’emploi

Turnover involontaire – des clés pour comprendre et agir

Quelles sont les cultures d’entreprise qui risquent les plus forts taux de turnover ?

Ici nous essayons de comprendre ce qui pousse les salariés à quitter leur entreprise. Par l’analyse de la culture d’entreprise, nous identifions des clés pour agir.

Nous prenons pour référence le modèle SONCO d’analyse des cultures d’entreprise

Tableau récapitulatif : Turnover et cultures SONCO

Culture SONCOTurnover typiqueRaisons de fidélisation possiblesPoints de vigilance
SystématiqueFaibleRigueur, cadre clair, stabilitéRigidité, faible innovation
Systématico-collaborativeFaibleSécurité + esprit d’équipe, attention au bien-êtreInertie, difficultés de transformation
CollaborativeFaible à modéréReconnaissance, valeurs partagéesRisque de fusion relationnelle
Néo-collaborativeFaible à modéréAutonomie réelle dans un collectif soupleFlou des rôles, besoin d’énergie constante
NéoModéré (stabilisé)Innovation + impact stratégiqueRisque de lassitude ou dispersion
Néo-offensiveModéré à élevéCadre clair + perspectives d’évolution rapideTension entre autonomie et contrôle
Systématico-offensiveModéréOrganisation robuste + performance collectivePression forte, peu de marge d’erreur
OffensiveÉlevéReconnaissance forte des performantsSélectivité, stress, volatilité structurelle

Nous détaillons ci-dessous chaque culture d’entreprise. Vous pouvez utiliser le menu afin de vous rendre directement à la prochaine partie si le tableau vous apporte un niveau d’information suffisant.

Si vous souhaitez évaluer le niveau de risque de turnover lié à votre culture d’entreprise, rendez-vous sur le questionnaire gratuit.

🟢 Culture Systématique

Orientée sur son propre fonctionnement, valorise la rigueur et l’application des process dans un cadre ordonné.

  • Types d’entreprises : grandes administrations, caisses de sécurité sociale, fonctions support structurées dans de grands groupes industriels ou bancaires.
  • Pourquoi le turnover est faible :
    • Stabilité du cadre de travail,
    • Processus clairs, hiérarchie respectée,
    • Valorisation de la loyauté et de la conformité.
  • Risques associés :
    • Manque d’agilité,
    • Difficulté à intégrer des profils innovants ou hybrides,
    • Peu de mobilité horizontale ou interservices.

🟤 Culture Systématico-collaborative

Traditionnelle et sécuritaire, valorise l’esprit d’équipe, le ressenti et le cadre stable.

  • Types d’entreprises : établissements médico-sociaux, structures associatives pérennes, coopératives agricoles, entreprises familiales anciennes.
  • Pourquoi le turnover est faible :
    • Attachement fort aux relations humaines,
    • Climat de confiance et d’écoute,
    • Équilibre entre règles et attention portée à chacun.
  • Risques associés :
    • Difficulté à se remettre en question,
    • Tendance à la protection excessive ou au statu quo,
    • Usure silencieuse si les évolutions sont rares.

🟠 Culture Collaborative

Favorise la recherche de solutions collectives et la reconnaissance du rôle de chacun.

  • Types d’entreprises : mutuelles, réseaux de l’économie sociale et solidaire, PME orientées bien-être et qualité de vie au travail.
  • Pourquoi le turnover est faible :
    • Importance donnée à l’engagement collectif,
    • Reconnaissance explicite des collaborateurs,
    • Fonctionnement horizontal ou co-responsable.
  • Risques associés :
    • Difficulté à gérer les conflits ou à trancher rapidement,
    • Fusion relationnelle possible,
    • Attentes fortes envers le collectif qui peuvent user.

🟡 Culture Néo-collaborative

Combine l’esprit d’équipe et la liberté d’organisation ; valorise la polyvalence et l’autonomie.

  • Types d’entreprises : entreprises tech à gouvernance participative, start-ups matures, entreprises libérées (avec cadre explicite).
  • Pourquoi le turnover peut être faible :
    • Autonomie valorisée, sentiment d’utilité,
    • Cadre souple mais lisible,
    • Possibilités de grandir sans verticalité rigide.
  • Risques associés :
    • Dépendance à l’énergie du collectif,
    • Fatigue décisionnelle si les rôles sont flous,
    • Perte de repères si le cadre se relâche.

🟧 Culture Néo

Innovante et stratégique, prône l’autonomie et la prise d’initiatives dans une logique d’adaptation rapide.

  • Types d’entreprises : scale-ups, directions de l’innovation, cabinets de conseil en stratégie, environnements matriciels souples.
  • Turnover généralement plus modéré que faible, mais stabilisé chez certains profils clés (experts, seniors).
  • Pourquoi certains profils restent :
    • Stimulation intellectuelle,
    • Sentiment d’impact stratégique,
    • Possibilité d’expérimenter dans un cadre intelligent.
  • Risques associés :
    • Volatilité des profils juniors,
    • Frustration si l’autonomie n’est pas réelle,
    • Saturation si la vision n’est pas partagée.

🟨 Culture Néo-offensive

Concurrentielle, en évolution continue, exige esprit critique et respect du cadre.

  • Types d’entreprises : scale-ups à fort enjeu de croissance, ETI commerciales ambitieuses, entreprises en transformation digitale.
  • Turnover souvent élevé, mais certaines entreprises parviennent à fidéliser via des parcours internes rapides et un cadre stimulant.
  • Pourquoi certains profils restent :
    • Goût du challenge sans désordre,
    • Opportunités de progression réelles,
    • Cadre clair et objectif de performance compris.
  • Risques associés :
    • Fatigue due à la pression continue,
    • Besoin constant de renouveler les talents,
    • Perte de sens si le pilotage devient trop mécanique.

🟦 Culture Systématico-offensive

Organisation forte avec un leadership clair, centrée sur l’amélioration continue des performances en collectif.

  • Types d’entreprises : unités industrielles performantes, directions commerciales structurées, entreprises à gouvernance robuste.
  • Turnover modéré possible, surtout dans des contextes bien pilotés.
  • Pourquoi certains profils restent :
    • Clarté du leadership et des objectifs,
    • Place donnée à la performance collective,
    • Stabilité organisationnelle motivante.
  • Risques associés :
    • Peu de place pour la fragilité ou la remise en question,
    • Fatigue relationnelle si la pression est constante,
    • Résistance à la transformation par excès de structure.

🟪 Culture Offensive

Orientée résultats et maintien du leadership sur le marché, valorise la compétition et le respect des procédures

  • Types d’entreprises : grands groupes à culture commerciale forte (grands comptes bancaires, télécoms, cabinets de conseil très performants).
  • Turnover souvent élevé, mais certains profils y font carrière :
    • Culture de la performance très claire,
    • Parcours balisés et reconnaissance des meilleurs,
    • Organisation stable pour les profils qui performent.
  • Risques associés :
    • Turnover structurel sur les niveaux intermédiaires,
    • Stress élevé, faible droit à l’erreur,
    • Clivage fort entre « gagnants » et « sortants ».

Causes principales d’un turnover trop élevé

  1. Problèmes de management et de leadership mal assumé.
  2. Faible reconnaissance salariale et avantages sociaux limités.
  3. Manque de perspectives d’évolution professionnelle pour les collaborateurs.
  4. Conditions de travail exigeantes : surcharge, horaires, équilibre vie pro/vie perso.
  5. Onboarding incomplet : intégration insuffisante les premiers temps.
  6. Décalage entre les valeurs réelles et la culture d’entreprise affichée.

Comment augmenter l’attractivité managériale et réduire le turnover ?

Pour augmenter l’attractivité managériale et réduire le turnover, vous pouvez offrir de meilleures conditions ou « retenir les talents » par des avantages.

Vous pouvez aller plus loin encore via un travail en profondeur sur l’expérience managériale, la cohérence culturelle et la valeur perçue de l’organisation à toutes les étapes du parcours collaborateur.

Voici une approche structurée en 5 leviers.

Plan d’action simplifié : Attractivité managériale et réduction du turnover

Phase 1 : Clarifier, comprendre, engager (mois 1-2)

1. Lancement d’une démarche de fond, simple et engageante

  • Réaliser un diagnostic managérial pour voir où en sont les managers de l’entreprise afin de les accompagner au plus près de leurs besoins pour être en phase avec la promesse managériale.

2. Clarifier la promesse managériale

  • Formuler une charte simple : ce qu’on attend des managers, ce qu’ils peuvent attendre de l’organisation.
  • Aligner cette promesse avec la culture réelle de l’entreprise (ex. : ne pas prôner l’autonomie dans une culture systémique).

3. Créer une base d’amélioration continue

  • Des pistes concrètes ressortent : besoins en outils, en posture, en clarté.
  • Ces retours guident les prochaines actions, en lien avec les attentes culturelles SONCO.

Phase 2 : Soutien managérial opérationnel (mois 3-6)

ActionObjectifLivrable attendu
Mettre en place un parcours de formation adaptéRenforcer les fondamentaux et les soft skillsModules ciblés, accompagnement personnalisé
Doter les managers d’outils RH concretsClarifier les rôles et faciliter les pratiques (feedback, entretiens, pilotage)Kit managérial simplifié
Instaurer des temps entre pairsRompre l’isolement, favoriser le partage d’expérienceClub managers, co-développement

Phase 3 : Reconnaissance et projection (mois 4-8)

ActionObjectifLivrable attendu
Valoriser les apports au quotidienRenforcer le sentiment d’utilité et d’appartenanceCharte de reconnaissance, rituels simples
Structurer des perspectives d’évolution diversifiéesFidéliser sans attendre la promotion verticaleCartographie des parcours internes
Ouvrir des projets transversesDonner de la respiration et responsabiliserAppels à projets internes

Phase 4 : Suivi et ajustement (mois 6-12)

ActionObjectifLivrable attendu
Structurer les entretiens de départComprendre les vrais motifs de départRapport trimestriel synthétique
Mettre en place des indicateurs de pilotage RHSuivre l’évolution de l’expérience managérialeTableau de bord qualitatif et quantitatif
Ajuster les actions en continuMaintenir une démarche utile, pas rigideRevues semestrielles partagées

Personnalisation par culture SONCO

Culture dominante
Focus prioritaires
Focus prioritaires
SystémiqueCadre clair, règles équitables, hiérarchie structurante
Systématico-collaborativeBienveillance cadrée, rôles explicites, attention aux ressentis
CollaborativeReconnaissance, co-construction, valorisation des initiatives
Néo-collaborativeAutonomie encadrée, espaces de régulation, décision partagée
NéoResponsabilisation, vision, liberté structurée
Néo-offensiveObjectifs clairs, progression rapide, cadre stimulant
Systématico-offensiveOrganisation robuste, dynamique collective, pilotage clair
OffensiveParcours ambitieux, reconnaissance des résultats, rapidité d’exécution

Synthèse

LevierObjectif principalImpact sur le turnover
Clarifier la promesseCréer une relation de confianceRéduction des départs précoces
Outiller les managersSoutenir l’action au quotidienEngagement managérial accru
Valoriser et faire grandirStimuler l’engagementFidélité durable des collaborateurs
Comprendre les causesCibler les vraies faillesAction précise sur les causes structurelles
Aligner culture & managementCréer une expérience cohérenteDiminution des départs silencieux

Solutions pour réduire le turnover

Améliorer le processus de recrutement

Un recrutement précis, aligné sur la culture d’entreprise, réduit le nombre de départs la première année.

Optimiser l’intégration des nouveaux collaborateurs

Un parcours d’onboarding de 90 jours : objectifs, parrain et feedbacks individuelles.

Développer une politique de rémunération équitable

Former et accompagner les managers

Un bon management est la première ligne de défense contre un taux de rotation excessif.

Des revues annuelles pour éviter un écart élevé avec le marché.

Améliorer les conditions de travail

Ergonomie, télétravail, programmes QVT : autant de moyens pour fidéliser.

Favoriser le développement professionnel

Plans de carrière et mobilité interne : moteur de rétention des talents.

Mettre en place des actions de fidélisation

Programmes ambassadeurs, reconnaissance quotidienne, conseils pratiques adaptés à chaque équipe.

Le turnover, une opportunité ?

Plutôt que d’éliminer toute rotation, l’objectif consiste à réduire le turnover non désiré et à conserver une légère dynamique de renouvellement pour faire entrer de nouvelles compétences.

C’est un moyen d’oxygéner l’organisation et d’identifier les futurs leaders au sein de l’entreprise.

FAQ – Vos questions fréquentes

  1. Qu’est-ce qu’un taux de turnover élevé ?

    Au-delà de 20 %, on parle généralement d’un taux élevé, mais chaque entreprise doit se comparer à son secteur.

  2. Comment interpréter un faible taux de turnover ?

    Il peut sembler rassurant, mais un taux très bas signale parfois une difficulté à attirer de nouveaux collaborateurs ou une absence de renouvellement.

  3. Quels outils suivre pour piloter le turnover ?

    Tableaux de bord RH, suivi mensuel du nombre de départs, enquêtes d’engagement, entretiens de départ.

  4. Existe-t-il un seul moyen infaillible de réduire le turnover ?

    Non : la solution repose sur un mix – recrutement juste, conditions de travail soignées, gestion managériale, reconnaissance et équilibre vie pro/vie perso.

  5. Quand déclencher un plan d’action ?

    Dès que votre indicateur dépasse le seuil d’alerte interne ou qu’une hausse subite est observée sur une même période de référence.

En mobilisant les bonnes ressources humaines, en surveillant chaque indicateur, en analysant soigneusement le nombre de départs, toute entreprise peut réduire le turnover, retenir ses collaborateurs et transformer la rotation en avantage concurrentiel durable.

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